Oliver Aoun

Série

Des fantômes et des anges

Date

Ma Samaritaine 2013

à propos

Des personnages évanescents, des surimpressions, des dédoublements, des flous, une dématérialisation des êtres et des vêtements souples qui les caressent, le photographe tient le pari de son titre : Fantômes et anges.

Mêlant couleurs pastel et noir et blanc dans lequel domine le gris il impose des visions, une légèreté de mondes flottants, qui ne s’apparentent ni vraiment à de la photographie de mode ni vraiment à du récit. Il affirme pourtant la volonté d’une approche littéraire, d’une démarche poétique qui cultive le mystère. Ce que cet auteur qui partage son temps entre son Liban d’origine et Paris nomme une « poétique de la perte » et qui traverse tous ses travaux. Pour lui la ville est un décor, qui peut apparaître magique ou inquiétant, les personnages ne sauraient se résumer à une identité ou à leur apparence, même lorsqu’il ne les a pas dirigés, comme il l’a fait pour son exploration d’une Samaritaine qu’il s’est appropriée, qui est devenue son décor le temps de la réalisation des images.

« Pris entre les courants d'air, des murmures de voix s'échappent. Chuchotements féminins, exhalés par des pierres anciennes, un bâtiment ressemble à une ville; terne, immense, vide.

La femme s'endort profondément. Elle est stupéfaite.

Dans les couloirs, le couple joue à cache-cache. Ils chuchotent, ils rient ... ils partent. Restent ces images, et un bâtiment ; terne, immense, vide. ».

Et une forme de conte énigmatique qui dialogue avec le fait que l’espace, alors, était en attente d’on ne sait quoi.