Genital Panic
Ma Samaritaine 2013
L’espace, là où il porte la trace du temps, là où le temps l’a dégradé et s’y est inscrit sert de décor pour un portrait. Portrait qui, utilisant tour à tour la couleur et le noir et blanc, s’apparente davantage à un questionnement de l’identité qu’à une mise en forme – une assignation à identité – du personnage qui évolue, complice et en même temps farouchement indépendant, devant l’objectif. A la forte personnalité du modèle répond une forme de douce humilité de celle qui regarde et met en forme et qui s’implique, à l’évidence, dans ce portrait qu’elle ne veut, surtout pas, donner comme objectif.
Forte d’un parcours et d’une formation aussi riches qu’exigeants (post-diplôme en Images de synthèses et effets spéciaux aux Arts décoratifs de Paris ENSAD, un Master II en photographie à l’ENSP d’Arles, un cursus en photographie à l'Aalto University d'Helsinki TAÏK-UIAH, ainsi qu'un post-diplôme en Art Contemporain au studio du Fresnoy) Marikel Lahana questionne en permanence la photographie et les représentations. Cela se marque clairement dans ses choix esthétiques d’un grain éclaté, d’images bougées, de surimpressions, de flous, de transparences. Des images fragiles, mouvantes, qui savent aussi s’affirmer.
Elle se présente elle-même comme une « photographe française ». Et ajoute : « Dégagée d’une capture de l’instant, mes images sont une remise en scène du perçu. Il importe de saisir en chaque personne sa difficulté propre à être. Le corps à lui seul capte et structure le visible, offrant à notre regard la « perfection indélébile de l’accident personnel » (Marguerite Duras).