3 photos 44 x 62 cm
Concours Photo
Ma Samaritaine 2014
École Nationale Supérieure Des Beaux-Arts De Paris
Comment trouver son chemin dans un quartier assoupi, en manque et en perte d’identité, comment donner du sens à sa marche, comment s’y retrouver? Isabella Hin apporte une réponse toute personnelle qui nous renvoie à d’anciens questionnements de la photographie, à une éternelle envie de peinture qui marque également le refus de ses modèles, parce que le principe de réel qui préside obligatoirement à sa réalisation s’impose toujours. Alors la photographe a vagabondé et a recueilli avec attention, précision, avec émotion aussi des « peintures » trouvées qu’elle invente en fait par ses cadrages et le point de vue, physique qu’elle adopte. Délicatesse proche de l’aquarelle parfois, graffiti blancs crevant des plages mouillées de teintes mêlées, grands coups de brosse, pièges à lumière, illusions optiques dans l’espace, il s’agit avant tout de se laisser aller à la couleur comme matière même de l’image. Mais cette couleur, qui est là pour que nous prenions le temps de la regarder, n’est pas celle de l’explosion, des joies, des emportements. Sans nostalgie, elle est fortement empreinte de temps et elle souligne le délabrement, l’érosion, la fragilité extrême dans laquelle la photographie peut trancher pour interroger la notion même de beauté et ses conventions.